Drame romantique en prose, « Angelo, tyran de Padoue » est une pièce méconnue du répertoire de Victor Hugo, une tragédie pétrie de puissance et de fragilité, où le destin de quatre êtres passionnés se joue en l’espace de trois journées.
Drame romantique en prose, « Angelo, tyran de Padoue » est une pièce méconnue du répertoire de Victor Hugo, une tragédie pétrie de puissance et de fragilité, où le destin de quatre êtres passionnés se joue en l’espace de trois journées.
Angelo règne sur Padoue, mais le peuple de Padoue est absent dans la pièce, comme réduit à deux personnages, la femme et la maîtresse du tyran. C’est dans son rapport aux femmes que Hugo fait le portrait de l’oppresseur. La tyrannie est ici domestique et amoureuse. Le désir plus que le pouvoir semble en être la cible. Angelo est un mari avant tout, jaloux, obsédé par l’infidélité, qui ne supporte pas de ne pas régner en maître sur qui il désire. Décidant à la première résistance, au premier soupçon, de condamner à mort l’objet même de son désir, comme s’il ne pouvait souffrir aucune opposition dans son couple comme dans sa ville. Angelo est un tyran vacillant, tremblant de peur, menacé constamment par son besoin d’être aimé.
Mélodrame sentimental et portrait de la condition féminine, la clarté du texte de Hugo, ne doit pas nous aveugler ; comme ses récits, il cache bien des portes secrètes et des souterrains autrement plus obscurs et ambigus. Les femmes ici apparaissent finalement moins asservies qu’elles ne le désirent. Les cadavres semblent avoir plus d’attrait que les vivants. Et quand trois hommes aiment la même femme, c’est en alliés plus qu’en rivaux qu’ils se comportent.
Production
Festival d’Avignon
Coproduction
France Télévisions, Centre dramatique national Orléans/Loiret/Centre, Maison des Arts et de la Culture de Créteil, Cddb Théâtre de Lorient Centre dramatique national, Théâtre de St-Quentin-en-Yvelines Scène nationale.
Avec le soutien
de la Région Ile-de-France, de la Comédie de Reims Centre dramatique national, de Yohji Yamamoto et de Limi Feu.
Avec l’aide
du CentQuatre établissement artistique de la Ville de Paris et la participation artistique du Jeune Théâtre National. Le Festival d’Avignon reçoit le soutien de l’Adami pour la production.
Photographies du spectacle
Christophe Raynaud de Lage pour le Festival d’Avignon
« Christophe Honoré fait donc de la re-création de ce vieux mélodrame une combinatoire réjouissante de thématiques compliquées. Il a une manière de ne pas prendre la pose, qui aère bigrement et rend plus intelligent. Car Christophe Honoré n’impose pas, il propose. »
— Télérama, Fabienne Pascaud, 19 juillet 2009
« Il y a quelque chose de très sentimental dans la mise en scène de Christophe Honoré. La pièce de Victor Hugo n’y apparaît pas comme un bon gros gâteau mélodramatique : c’est un scénario de l’amour moderne, tel que le réalisateur, âgé de 39 ans, en rend compte dans sa trilogie sur la jeunesse (Dans Paris, Les Chansons d’amour, La Belle Personne). »
— Le Monde, Brigitte Salino, 15 juillet 2009